Démolition manuelle ou mécanique : quelle technique privilégier ?

La démolition d’un bâtiment est une opération très délicate et dangereuse. C’est pour cette raison qu’il faut impérativement choisir la bonne technique pour la réaliser. Dans le domaine de la construction, il existe deux méthodes de démolition : la méthode manuelle et la méthode mécanique. Elles sont choisies en fonction des caractéristiques de l’ouvrage à détruire. Laquelle utiliser ? Une question à laquelle nous allons répondre dans cet article.

Démolition : de quoi s’agit-il ?

La démolition consiste à démanteler ou à détruire un ouvrage en exécutant des méthodes planifiées et contrôlées. Ce terme a évolué et a donné place à celui de « déconstruction » qui comprend non seulement l’opération proprement dite de démolition, mais aussi le tri sélectif et la gestion des déchets de chantier. Les composants recueillis doivent être revalorisés et recyclés d’après les dispositions établies dans une circulaire du 15 février 2000.

On distingue deux types de démolition, à savoir :

    • la démolition totale : l’ensemble de l’ouvrage est à déconstruire complètement ;
    • la démolition partielle ou sélective, intérieure et/ou extérieure : plus contraignante en raison de la précision de chaque tâche à effectuer.

Concernant la technique à appliquer, celle-ci dépend de certains critères liés aux caractéristiques du bâtiment :

    • sa localisation et son environnement ;
    • sa composition structurelle et son état de stabilité (présence de fissures importantes et de dégâts alarmants) ;
    • sa volumétrie.

La démolition manuelle ou l’écrêtage : la technique la plus sûre

La démolition manuelle fait appel à la main. Ainsi, elle ne requiert pas l’utilisation d’engins mécaniques. L’artisan qui le pratique connaît parfaitement la configuration et la structure du bâtiment à déconstruire.

Le dérasement

C’est une méthode de démolition durant laquelle l’expert en bâtiment commence l’opération de destruction par les parties les plus hautes vers les parties basses. Elle est souvent employée quand on souhaite garder les fondations et ne réduire que la hauteur ou bien quand on veut effectuer une restauration partielle de l’ouvrage. Aussi, cette technique est privilégiée en cas de démantèlement d’un bâtiment entouré d’habitations nécessitant une protection accrue contre les chutes de gravats et de pierres. L’installation d’un échafaudage et l’utilisation du mode de métré sont requises.

Le sapement

Contrairement à la méthode de dérasement, le sapement consiste à détruire l’ouvrage en partant du bas vers le haut. Les ouvriers réalisent une saignée à la base et installent des cales sous des étais au fur et à mesure de l’avancée du sapement. Ces matériaux vont remplacer les parties détruites et supporter les parties qui ne sont pas encore démolies. S’ils sont faits en bois, on les incendie pour provoquer l’effondrement de l’ouvrage. En revanche, on enroule des câbles autour des étais et des cales s’ils sont non inflammables. Celles-ci servent à les tirer jusqu’à les déloger. Cette méthode est principalement utilisée pour détruire un ouvrage haut et étroit.

La démolition mécanique : la technique de la rapidité

Pour démanteler un ouvrage de grande taille situé dans une zone accessible à des engins, on préfère plutôt se tourner vers la technique mécanique. Celle-ci implique le recours à l’utilisation d’outils spécifiques.

La pelle mécanique hydraulique

La déconstruction se fait par poussée, par traction ou par choc.

Deux types de pelles sont nécessaires pour réaliser la démolition :

    • la pelle à godet : conçue pour détruire les murs porteurs et les ouvrages en parpaing et en béton. Elle agit sur le centre de gravité afin de faire effondrer l’édifice.
    • la pelle à croc à béton : intervient afin de démolir les blocs tombés au sol ou de trier les ferrailles dans le béton.

La pince de démolition

Cette grande pince est fixée à une pelle de chantier et est accompagnée de mâchoires en U ou en S (selon la nature des matériaux à décomposer). Cet outil est généralement utilisé pour broyer du béton étroit.

Le bouteur ou bulldozer

Idéal pour détruire un grand chantier, le bulldozer est un tracteur à chenilles ou à pneu muni d’une lame orientable. Il est dédié à faire pousser les édifices en parpaings ou en briques. Son plus grand atout repose sur la possibilité de charger directement les gravats dans une benne. Néanmoins, cette technique n’est pas adaptée pour un immeuble de moins de 3 mètres de haut.